Un film qui va enfoncer des portes
Je trouve l’idée du réalisateur de Shortbus excellente. Sortir un film sur le sexe sans passer pour un énième Marc Dorsel, ce n’est pas évident. Idem pour les comédiens. Ils ont répondu à une annonce sur internet et sur 500 candidatures, quelques unes seulement ont été retenues et toute l’équipe du film a mis trois ans pour concrétiser le projet. Une telle audace mérite d’être saluée surtout à notre époque où le sujet attire et fait fuir les gens.
Le sexe fait couler beaucoup d’encre via tous les médias et notamment la presse féminine. Mais alors pourquoi quand ce sujet est mis sur la table, tant de personnes s’offusquent en entendant les mots « sexe », « orgasme » & cie ? Tout le monde fait l’amour mais à en écouter certains, c’est sale et destiné aux plus dépravés d’ente nous.
Je suis une fille et je parle de tout avec mes amis et notamment de sexe. Et j’irais même pousser le vice jusqu’au bout en disant que j’aime bien en parler. Je ne vous raconte pas l’image que je peux véhiculer parfois. Je n’utilise pourtant pas un vocabulaire trash. Ce n’est pas parce que le sujet est évoqué que je suis une obsédée ou une nymphomane.
Quand un mec parle de cul, c’est normal, quand nous, on en
parle, on est des salopes. Et cette image est malheureusement toujours d’actualité.
Pourtant, le paradoxe est là : les Cosmo & autres Elle ont des
solutions miracle pour « aller au 7è ciel » mais il faut le
faire et ne pas en parler ?
Il y a quelques jours, j’en discutais avec deux blogueurs de sexe masculin – que je connaissais tout juste, et avec toute la pudeur et le respect qu’on avait les uns envers les autres, on en parlait librement, sans gêne, avec humour et dérision.
Ce sont ceux qui en parlent le plus qui en font le moins m’a-t-on
appris. Peut être. Mais en tout cas, il y a encore du progrès à faire pour
démocratiser le sexe dans nos mœurs. J’espère que le film aidera certains à se
décoincer et s’apercevoir qu’après tout, le sexe est un sujet comme un autre. Et
ce n’est pas parce qu’on en parle que l’étiquette « pervers » ou « salope »
doit être attribuée.
A bon entendeur…