Comment ma carrière à Hollywood a commencé...
Oui oui je vous assure que mon histoire est vraie de vrai.
On marchait à peine sur nos deux jambes qu’on découvrait les joies du jardin musical. Taper sur un xylophone, je trouvais ça très marrant mais après ces premiers balbutiements musicaux, je me suis mise à (attention ne riez pas) la flûte à bec pendant 5 ans. Et à chaque fin d’année, je passais en classe supérieure avec mention très bien + félicitations du jury.
Jugeant la flûte « trop facile », j’ai voulu faire
du piano. J’adorais ça, le pouvoir que mes doigts avaient de jouer des œuvres
de Bach ou de Chopin ou de Beethoven. J’ai eu une prof qui m’a dégoûté de cet
instrument mais je gardais néanmoins un goût prononcé pour cet instrument.
Au lycée, j’ai découvert le théâtre. Ah, jouer sur scène Cyrano de Bergerac, en costume d’époque, quel bonheur ! l’année suivante, je jouais dans une pièce très drôle sur la vie de Strauss père & fils et rien que de savoir que j’allais porter deux magnifiques robes à crinoline, j’étais aux anges. A cette époque, le corset n’était pas très utile alors je rembourrais mon soutien-gorge avec du coton !
J’ai continué le théâtre au Cours Florent. Je pensais rentrer dans « la cours des grands ». la première année a été sous le signe de l’improvisation. On ne faisait presque que ça. A 18 ans, j’ai dû simuler un orgasme sur scène, autant dire que j’étais bloquée de chez bloquée.
Ce goût pour « la scène », je l’ai toujours eu ; le plaisir de jouer devant des spectateurs, de les entendre rire, des les voir applaudir…
J’ai été déçue par mon cursus à Florent malgré les rencontres que j’y ai faites. Grâce à eux, j’ai quand même pu jouer au Théâtre de l’Odéon avec notamment l’un des gugus qui fait le pitre tous les jeudis soirs chez Cauet.
Mais tout ça ne m’a pas mené à Hollywood.
C’est en février 2003 qu’une lueur d’espoir est apparue. Plantage du décor : USA, Floride. J’étais tranquillement en train de faire mes abdos dans la salle de sport (j’étais courageuse à l’époque) quand ma copine Anne-Charlotte vient me voir et me demande « ça te dit de venir passer un casting à Tampa ? » (Tampa est une ville sur la côte Nord Ouest des de la Floride, dans le Golfe du Mexique).
Plusieurs copines étaient déjà sur le coup, et je voulais évidemment être de la partie. Nous voilà parties avec une voiture de loc prise à l’arrache : Brunella, Anne-Charlotte, Sandrine, Audrey et moi, toutes les cinq motivées et désireuses d’obtenir le rôle.
La production américaine recherchait une jeune femme de 20-25 ans (moi), sachant jouer un peu la comédie (moi), française ou ayant un accent français (moi).
Arrivées sur place, on nous donne un extrait du scénario que l’on devra jouer avec notre éventuel partenaire, Oliver.
Pliées en deux mais aussi avides de décrocher le rôle, nous nous sentions ridicules en lisant les lignes. Je ne me souviens plus exactement des lignes exactes mais ça faisait quelque chose comme ça – le texte était digne d’un Woody Allen :
Oliver :
« Hi, my name is Oliver »
La fille: « Hi, I’m Sophie »
Oliver :
« Are you going to New Orleans
La fille: « Oh yes, I so wanna go there for Mardi-Gras »
Etc…
Et d’autres répliques à dire avec un accent bien français.
On passe chacune notre tour, en présence du producteur, du casteur et du comédien jouant le rôle d’Oliver.
Déçues, amusées, tristes, contentes, persuadées d’être choisies… nos avis étaient partagés et on avait hâte de connaître la réponse finale.
Je me voyais déjà inaugurer mon étoile sur la célébrissime Walk Of Fame sur Hollywood Blvd...
To be continued…