La banlieue rime avec heureux(se)
En écrivant le titre, je me rends compte que ça sonne les titres du Journal Télévisé de Claire Chazal à une heure de grande écoute. Quel cliché... mais pourtant... Vivre dans le XVè depuis ma plus tendre enfance ne m'a pas forcément aidé. Loin de moi l'idée d'en vouloir à mes parents mais quand je dépassais les limites de la petite ceinture, je flippais comme une vieille mémée qui s'agrippe à son sac à main, de peur qu'on le lu vole. J'étais jeune et stupide.
Quand ma copine Brunella m'a invitée chez elle pour la première fois il y a deux ans, je me préparais à attérir dans une banlieue du 9-5 comme on voyait à la télé, ne cherchant pas à savoir comment c'était vraiment. En venant me chercher à la gare, elle me dit "on va au marché?" (pensée de moi tout bas hhhan, j'ai les boules, ça doit craindre), et voyant que j'hésitais elle me dit "t'inquiètes, moi aussi je flippais quand j'y suis allée la première fois mais c'est vachement bien". Ok, c'est parti!
Et là, ô grande surprise. Le marché est immense, et je ne savais plus où donner de la tête. Des commerçants chaleureux, avenants (pas comme les p'tits vieux du marché rue Saint Charles qui font la gueule), des fringues en veux-tu en voilà (et pas vilains à ma grande surprise et puis pas cher), des fruits et légumes qui donnent l'eau à la bouche et une ambiance détendue et agréable.
Tous mes préjugés sont tombés les uns après les autres et je me sentais conne d'avoir eu le sentiment que les villes à 10 kilomètres de chez moi pouvaient ressembler à une jungle.
"La banlieue c'est pas rose, la banlieue c'est morose" comme disaient les Inconnus, ce n'est pas faux mais c'est loin d'être vrai. Les quartiers résidentiels sont charmants avec leurs vieilles bâtisses, les espaces verts sont omni-présents... Alors oui, il y a des cités (comme à Paris), oui il y a des mecs avec qui t'aimerais pas avoir d'accrocs (comme à Paris), oui il y a des cabines téléphoniques abîmées (comme à Paris. Nombreuses sont les fois où les djeun's de mon quartier du XVè ont démoli la cabine en bas de chez moi) mais ces villes sont comme n'importe quelle ville.
J'étais la première à me faire des films mais c'est avec plaisir que j'y retourne et à chaque fois, je ne peux pas m'empêcher d'aller chez ma copine sans repartir de chez elle les bras chargés de sacs de fringues.